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Pourquoi un serveur perso ?


dokuro
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Un serveur, kézako ?

D’abord on va démystifier un peu le bousin : un serveur, ce n’est rien de plus qu’un pc qui a généralement comme caractéristique de fonctionner 24h/24 et 7j/7, 365j/an (+1 pour les années bissextiles), le tout avec seulement le cordon d’alimentation et le câble réseau. Ni clavier, ni souris, ni écran; pas besoin. Ce sont des serveurs qui hébergent vos sites web favoris, et qui sont donc chargés de vous les servir quand vous le leur demandez. Ce sont des serveurs qu’utilise la NSA pour stocker et traiter la quantité faramineuse, au delà de tout bon sens commun, les données acquises illégalement et pour lesquelles ont ne leur demandera jamais des comptes (parce que notre propre gouvernement fait la même chose sur nous). Ce sont des serveurs que Facebook utilise pour vendre vos vies aux publicistes et autres marketeux en manque d’immoralité. Et ce blog est stocké et servi par un serveur.

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Non, mon serveur est mieux rangé que ça :)

Si c’est tout à fait possible, pour ce billet je n’irais pas jusqu’à dire que vous devriez héberger votre site web, ça demande des connaissances un peu plus poussées que la normale, et ici, je compte rester très accessible, il s’agit de définir le principe. De toute manière, comme pour n’importe quel pc, une fois qu’on a un serveur, on peut en faire pratiquement ce qu’on veut, pour peu qu’on y mette un peu de temps et de connaissance pour avoir le bon résultat. Bref, pour savoir s’il vous faut un serveur, il faut savoir si vous en avez un besoin qui serait mieux servi avec.

Mes besoins, un exemple parmi d’autres

Pour ma part, j’ai une quantité monstre de fichiers divers et variés, qui vont des séries TV aux iso Linux, aux photos, documents administratifs divers, films HD (pas beaucoup, mais chaque film pèse au minimum 6/7Go, avec une pointe à 30Go, ça grimpe donc très, très vite), sauvegarde de mes jeux Steam, et images de restauration des différentes machines. D’un autre côté, les machines de la maison sont presque toutes équipées de SSD, dont l’espace disque est bien restreint par rapport à un bon vieux disque dur classique. 128Go pour la grosse bertha, 120Go pour l’ordinateur portable. De plus, le nombre d’appareils qui doit y accéder est chez moi assez important, et certains ne sont pas équipés pour stocker autant de données (tablette, smartphones, Xbox 360 qui ne sait rien faire ou presque). Et pour garder toutes ces données en sécurité, un disque dur externe pour amener ces données aux différents matériels est particulièrement fragile (une seule chute et c’est la fin). Et puis j’ai eu mon Home Cinema, qui lui aussi aimerait me lire toutes mes séries, films, musique, en plus de mes DVD/Bluray (pour ça la bibliothèque est juste à côté). Bref, il me fallait une solution élégante et sécurisée pour stocker cette quantité de données, et les servir à mes appareils de la meilleure façon.

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Ça, c’était mon serveur à ses débuts

J’ai donc pensé à un serveur de stockage. Dans le jargon, on appelle ça un NAS, pour Network Attached Storage, autrement dit, stockage attaché au réseau. Oui car il est très facile maintenant de mettre chez vous plusieurs machines en réseau. Vous avez tous une bidule box avec au moins un ordinateur relié dessus soit par un câble Ethernet, soit par Wifi. Ajoutez-y une deuxième machine, et ces deux bébêtes sauront communiquer ensemble pour peu qu’on leur montre la bonne langue. Pour ma part je l’ai monté à la main mon NAS, parce que j’ai choisi d’apprendre à bricoler et surtout que j’ai utilisé du matériel de récupération. Si vous avez le courage et la curiosité je vous invite à faire de même, vous en apprendrez beaucoup. Sinon, depuis plusieurs années ce sont développées des solutions toutes faites, qui ne vous demanderont que d’acheter les disques à mettre dedans, et de le configurer ensuite entièrement à la souris. Ils sont gentils hein ? Bref, les solutions pour avoir son “serveur” ne manquent plus, et les progrès sur les interfaces de gestion font qu’il vous est inutile de connaitre les arcanes de son fonctionnement, même si je pense que c’est toujours un plus, surtout quand ça ne fonctionne plus bien. Oui parce que ça peut arriver aussi, car ça reste du matériel informatique.

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Un NAS Synology, forcément plus classe que mon montage :)

RAID ? L’unité d’intervention de la Police Nationale ?

Et justement, un des risques quand ça ne fonctionne plus est que vous perdez tout. Je l’ai évoqué dans le cas du disque dur externe, une seule chute peut suffire à le tuer, et donc vos données avec si elles ne sont pas copiées ailleurs. Oui, vous pouvez avoir un second disque externe en secours, mais ça vous oblige à prendre du temps pour recopier le contenu de l’un vers l’autre régulièrement, c’est chronophage et ennuyeux. Eh bien dans un NAS, on peut faire la même chose, automatiquement, de manière transparente pour vous, ça s’appelle le RAID. Son R veut dire redondant, et l’une des utilisation de cette redondance est le mode miroir, ce qui veut dire qu’une donnée va être reproduite en un ou plusieurs exemplaires à différents endroits (typiquement différents disques) pour palier à la mort de l’un des disques. Le tout sans que vous ayez à intervenir, à part remplacer l’ancien disque par un nouveau, et là encore, vous n’avez à vous occuper de rien d’autre, le NAS se charge de lui redonner des données. La voilà la sécurité !

Bien sur ce n’est pas le Saint-Graal, et je vous invite à sauvegarder en plus les données les plus importantes sur un autre support, car il n’est pas impossible, même si très peu probable, que tous les disques “lâchent” en même temps, ce qui pourrait arriver en cas d’incident électrique grave (orage du diable). Pour les fichiers importants évidemment; mes sauvegardes Steam par exemple ne sont pas vitales. Il me serait possible de récupérer certaines séries TV qui sont récentes sur Internet. Mais à moins de poster tout comme un furieux, la montagne de photos persos que je stocke n’existe que chez moi, donc ça, je sauvegarde.

L’intérêt supplémentaire d’un NAS, c’est que vous pourrez organiser une gestion des droits. C’est à dire que certaines personnes n’auront pas accès à certaines infos. C’est pratique même en famille, et ça vous évite d’avoir autant de disques dur que de types de contenus à stocker. Je le rappelle, un disque mobile est un disque en danger permanent. Y compris pour du vol.

La plupart des NAS du marché (la marque Synology est une référence dans le genre) à prix réduit proposent deux emplacements pour disques dur. Plusieurs “modes” RAID sont alors accessibles : RAID0, RAID1, JBOD. RAID0 va répartir les lectures et les écritures en parallèle sur les deux disques, ce qui augment la performance dans les deux cas. Sauf que si l’un des deux disques meurt, vous perdez tout. JBOD ne sert qu’à “coller” les disques bout à bout, et ne fait aucune copie des données, là encore, zéro sécurité. C’est le RAID1 qui est le fameux mode miroir. Son inconvénient est que comme les deux disques fonctionnent exactement de la même manière, vous n’avez l’impression de n’en voir qu’un. Si vous achetez deux disques de 2To, vous ne verrez que 2To d’espace, puisqu’il utilise le double pour chaque donnée. Bref, une fois les disques installés et prêts à servir, le NAS vous permet de créer des dossiers partagés qui seront accessible par votre réseau maison. Et tout se fait avec des clics dans une interface Web.

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Disk Station Manager, l’interface des Synology

Bien plus que du stockage

Comme je disais, les NAS ont grandi ces dernières années, et maintenant, il savent faire bien plus que de proposer des dossiers partagés et autres serveurs FTP. Je parlais d’usage au début de l’article, de besoin. Je ne me voyais pas balader en permanence mon disque dur externe de ma chambre au salon pour regarder mes vidéos, sachant que j’ai un escalier à monter/descendre à chaque fois. Il faut donc une solution plus pratique et moins risquée. Avec mes données stockées sur un NAS relié au réseau, l’une des solutions à ce problème est le DLNA, mais vous pourrez aussi voir le terme uPnP. Il s’agit d’annoncer sur votre réseau local que votre NAS sait servir des fichiers multimédia : photo, musique, vidéo. Le tout sans avoir besoin de configurer quoi que ce soit, dehors d’avoir les deux machines reliées à votre réseau. Je n’ai pas appris à mon lecteur Bluray où se trouvait le serveur DLNA. Je n’ai pas appris à mon serveur DLNA qu’il y avait un lecteur Blu-Ray à fournir. L’un passe son temps à dire qu’il est là, l’autre l’entend et ils se parlent (“T’as quoi dans tes dossiers ?” “J’ai ça, si ça t’intéresses” “Ça a l’air cool, je vais regarder celui-là tiens”), c’est aussi bête que ça. Et la seule chose que vous ayez à faire, c’est de dire à votre NAS quel dossier il doit scanner pour le DLNA. Chez moi, j’ai limité aux vidéos, et ça représente déjà plus de 3500 fichiers, ce qui prend un peu de temps au démarrage. Mais si vous souhaitez revivre l’enfer des soirées diapos en regardant vos milliers de photos sur votre télé, c’est possible aussi !

Il y a quelques temps, j’ai commencé plusieurs développements web dont ma base de données de films “physiques” (que je partagerais bien un jour avec vous, si j’ai le courage de finir ce qui est en cours dessus). Il faut un environnement “web” pour ça, et bien il existe des solutions pour certains NAS, de la même façon que pour le DLNA, sous forme de plugin. Même si j’ai choisi une autre solution chez moi (la virtualisation, mais là, on dépasse le cadre accessible du billet). Vous pourriez très bien avec cet environnement héberger votre propre blog, même si là encore, ce n’est pas ce que j’ai choisi pour celui-ci, car il y a un problème : une connexion ADSL se prête très mal à fournir du contenu, typiquement un site web, surtout s’il atteint une certaine notoriété. Je l’avais dit, ça demande un peu plus de technique et de réflexion, mais l’idée est là. Une fois la machine en place, les possibilités sont nombreuses.

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Ça a de la gueule comme ça, mais derrière, c’est autre chose :)

Il faut donc un réseau solide ?

C’est une contrainte mais oui: le réseau doit être solide, et si possible puissant. Un NAS en Wifi ne sera utile que pour de petits fichiers, car les débits requis pour de plus gros contenus ne sont pas facile à atteindre, même avec un bon Wifi 802.11n (le petit nom de la révision qui permet 150Mbps en moyenne, en théorie). Encore plus si les appareils qui doivent y accéder sont eux aussi en Wifi, car ils devront alors tous se partager ces 150Mbps. Préférez donc toujours le câble Ethernet pour le relier à votre réseau, et si possible, en Gigabit Ethernet si votre bidulebox et le NAS le permettent. Car en Gigabit, le débit théorique est de 120Mo/s. Avec un appareil en Wifi 802.11n qui peut lire à une vitesse maximale de 10Mo/s, il est possible de servir d’autres appareils dans des conditions décentes, alors qu’en Ethernet classique (dit Fast Ethernet), le débit théorique n’est alors plus que de 12Mo/s, et là, un seul appareil va saturer tout, et quand un deuxième s’en mêle, c’est la bérézina. Et puis le Gigabit, quand les deux appareils sont reliés avec de tels débits, permet d’utiliser certains gros fichiers directement depuis le NAS sans avoir à les recopier localement (typiquement, mes isos Linux quand je crée les LiveUSB ou les teste en machine virtuelle). Avec donc des performances dans la moyenne des disques mécaniques classiques d’il y a 3/4 ans. Cool hein ?

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Non, là, ça va trop loin

Et moi, est-ce que j’en ai besoin ?

Je l’ai dit très tôt, tout est une question d’usage. Si vous n’avez pas beaucoup de fichiers, ou pas beaucoup d’appareils, un “simple” disque dur externe pourra suffire. Si vous commencez à vouloir chercher à monter vos propres projets Web, et que vous voulez garder la main dessus, le besoin d’une machine dédiée pour les héberger commencera à se faire sentir. Plus récemment, je me suis intéressé à la domotique, qui consiste (entre autres) à contrôler directement les appareils de votre maison à partir d’un terminal informatique, le tout piloté par un serveur.

Monter son propre serveur est un autre moyen d’en apprendre plus sur le fonctionnement d’un ordinateur, sans mettre en péril sa machine de travail (si c’est un ordinateur portable, ou pire, une tablette–mécréant !– ça sera dur de démonter). C’est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur des systèmes d’exploitation qui ont peu de choses en commun avec Windows.

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